Ecosse : Pittoresque Jura lodge

Exterior_w_PalmsBambi Sloan a aménagé un lodge avec une étonnante décoration intérieure dans l’ancienne maison de maître de la distillerie de whisky Jura, située sur une île quasi déserte en Ecosse. Suivez le guide…

D’être l’une des îles les plus éloignées d’Ecosse a valu à Jura sa réputation d’ île du bout du monde. Elle mesure 30 miles de long et 7 de large, compte 180 âmes et… 5 000 cerfs ! Dolmens, ruines de châteaux forts, plages de sable fin, vallons cachant pinacles et tombeaux, flore exotique, micro climat tempéré…, ce lieu unique et extraordinaire aurait, dit-on de source sûre, inspiré Homère pour Charybde et Scilla dans l’Odyssée, et alimente depuis toujours l’imaginaire fantastique écossais. George Orwell évoquait « une forteresse imprenable », il s’y réfugia – invité par la famille Astor – de 1946 à 1948 … il en résultera son chef-d’œuvre « 1984 ».

Outre la distillerie de whisky, centre d’activité principal de l’île, on y trouve un magasin général et un pub. La banque vient une fois par semaine en ferry ! A l’instar d’un réseau téléphonique quasiment inexistant, tout ici est mis en œuvre pour se ressourcer, méditer, profiter d’un environnement sauvage sagement préservé, et notamment une faune locale exceptionnelle : aigles royaux, mouettes, loutres et phoques…

Dans ce salon avec vue sur la mer, tout a été étudié pour se détendre : canapés et fauteuils en cuir usés par le temps et grande table basse en bois rustique. Dans la vitrine de la bibliothèque les curiosités ne manquent pas… Une collection de coquillages, lézards volants, crâne d’alligator, herbiers, crabes, oiseaux de proie, mâchoire de requin… la liste est aussi longue que le Bottin de Paris ! Les bois de cerfs, gazelles, antilopes et autres bêtes à cornes ont été disposés à l’envers, à l’endroit et entrelacés comme des branches d’arbres pour former une forêt. Une œuvre originale imaginée par Vincent Dubourg.
Dans ce salon avec vue sur la mer, tout a été étudié pour se détendre : canapés et fauteuils en cuir usés par le temps et grande table basse en bois rustique. Dans la vitrine de la bibliothèque les curiosités ne manquent pas… Une collection de coquillages, lézards volants, crâne d’alligator, herbiers, crabes, oiseaux de proie, mâchoire de requin… la liste est aussi longue que le Bottin de Paris ! Les bois de cerfs, gazelles, antilopes et autres bêtes à cornes ont été disposés à l’envers, à l’endroit et entrelacés comme des branches d’arbres pour former une forêt. Une œuvre originale imaginée par Vincent Dubourg.

Bambi Sloan, city-girl décoratrice qui vit entre New-York, Paris et Londres a tout de suite été subjuguée par cet endroit mystérieux et magique à la fois. Inspirée par les lieux, elle a immédiatement imaginé comment elle transformerait en un lodge paradisiaque, une partie de cette grande maison familiale située au beau milieu d’une distillerie.

Elle y a imposé ses propres codes du luxe : se baigner dans sa salle de bain avec lit (et non le contraire !) pour profiter de la vue sur la mer, jouer aux cartes ou faire la sieste dans le salon de musique, déguster un whisky ou manger du homard frais à peine péché dans la cuisine à vivre…. Et, c’est vrai qu’une fois à l’intérieur se dégage de ces murs une atmosphère romantique de maison de bord de mer.

Bambi Sloan appelle ce coin bureau son « clin d’oeil à George Orwel ». L’écrivain passa 2 ans sur l’île de Jura, de 1946 à 1948 pour écrire 1984 dans le plus grand isolement. Le fauteuil en provenance d’Edimbourg est en bois et fourrure de cerf, tous les objets et rideaux datent des années 40 et ont été achetés en salle des ventes. Au fond, on aperçoit la cuisine et son frigidaire unique en son genre.
Bambi Sloan appelle ce coin bureau son « clin d’oeil à George Orwel ». L’écrivain passa 2 ans sur l’île de Jura, de 1946 à 1948 pour écrire 1984 dans le plus grand isolement. Le fauteuil en provenance d’Edimbourg est en bois et fourrure de cerf, tous les objets et rideaux datent des années 40 et ont été achetés en salle des ventes. Au fond, on aperçoit la cuisine et son frigidaire unique en son genre.

Mais, quand on regarde cet endroit de plus près, on constate qu’il est truffé d’objets très insolites : réfrigérateur émanant d’un café brésilien, collection de mâchoires de requins, lampes en pied de cerf, lézards volants, armure laquée blanche, draps anciens brodés, lustre XIXème rempli de coquillages, tambour transformé en table basse… sont autant d’irrévérences au chaleureux art de vivre à l’écossaise. Pour retranscrire son interprétation de l’esprit Jura, Bambi a sillonné pendant des mois tous les marchés aux puces du nord de la France et de la Belgique, assisté à toutes les ventes aux enchères d’Espagne, d’Italie et de Grande-Bretagne à la recherche de pièces éclectiques et vintage à mixer à des objets plus contemporains.

Landing_DetailDe l’intensité de chaque lumière à la moindre suspension de tableau… pas une hauteur de plinthe n’a échappé à la vigilance de cette perfectionniste acharnée qui a le sens aiguisé du détail. Il faut savoir que, Bambi Sloan (son vrai nom) a grandit à New York – élevée par une mère, incarnation de l’élégance parisienne, et un père fabuleusement excentrique – entourée d’artistes, de photographes dont William Klein et Richard Avedon. Elle a débarqué par un beau mois de juillet dans la capitale pour des vacances d’été qui se sont prolongées…

Dans l’imaginaire de Bambi, toute maison écossaise se doit d’avoir une armure pour monter la garde. Elle a opté pour ce modèle laqué blanc déniché à Londres et qui a probablement servi dans un décor de théâtre où de cinéma. L’épée a été remplacée par une canne avec un petit panier qui sert lors de la cueillette à mettre les champignons.
Dans l’imaginaire de Bambi, toute maison écossaise se doit d’avoir une armure pour monter la garde. Elle a opté pour ce modèle laqué blanc déniché à Londres et qui a probablement servi dans un décor de théâtre où de cinéma. L’épée a été remplacée par une canne avec un petit panier qui sert lors de la cueillette à mettre les champignons.

Elle a adopté Paris, a fait les Beaux Arts, et surtout décider, à l’époque, qu’elle ne retraverserait finalement jamais l’océan… Garçonnière d’un banquier italien en exil à Londres, Haussmann revisité pour une famille d’artistes parisiens, cette décoratrice de plus en plus sollicitée aux quatre coins du monde a également collaboré à de nombreux projets dont le Harry’s Social Club et le Sketch à Londres. De ses périples, le plus original restera sans doute celui de la Distillerie Jura. En effet, les 5 000 cerfs de l’île auront, durant l’espace de quelques mois, rencontrer une Bambi !

Laure Pierre